Quand j’ai commencé à fréquenter ma blonde, une des premières questions qu’elle m’a posée était “C’est qui ton meilleur ami?” Ma réponse fut tellement spontanée qu’elle en fut surprise, et nous avons commencé une conversation très animée sur le concept du “meilleur ami”.
Et c’est quoi, un meilleur ami? À la base, on peut considérer que votre meilleur ami est celui qui vous connaît le mieux, il vous connaît sous toutes vos coutures, il connaît vos forces et vos faiblesses (et en général, il vous endure assez bien malgré ces dernières). Votre meilleur ami vous accepte tel que vous êtes, mais a aussi confiance en vos moyens. Il sait quand vous aider à repousser vos limites, et quand vous dire « mouais, t’as déjà 4plates sur la barre, finis donc ton set avant d’en ajouter.. »
Votre meilleur ami a vos intérêts à cœur. C’est quelqu’un qui ne fera rien pour vous nuire, pour vous mettre dans le pétrin, vrai? Il ne vous laissera jamais tomber, sera toujours là quand vous lui demanderez son aide, peu importe l’heure du jour ou de la nuit.
Là, vous vous dites peut-être que vous n’avez pas un tel meilleur ami. Et c’est faux. Vous en avez une multitude : ce sont vos coachs, vos training buddies, vos collègues de travail, vos amis et conjoint(e) qui, à tour de rôle, vous écoutent, vous supportent, vous encouragent, vous apaisent ou vous réconfortent. Mais votre véritable meilleur ami, c’est vous-même quand vous laissez votre ego de côté pour prendre soin de vous, avec les conseils de votre entourage.
Être son propre meilleur ami demande une bonne dose d’humilité. Ça exige d’admettre qu’ultimement nous sommes tous seuls face à la vie. Ça demande de convenir que si nous avons un réseau social bien élaboré et varié, nous sommes aussi un maillon important du filet de quelqu’un d’autre. Être votre meilleur ami, c’est accepter que vous n’êtes pas surhumain et que vous avez des limites. Et même si ces dernières peuvent être repoussées, il est le seul qui connaît les conditions idéales pour y arriver.
Juste pour que ce soit clair, votre meilleur ami n’est pas votre ego. Votre ego vous observe et vous compare au voisin, à celui (ou celle) que vous étiez hier. Il vous observe face à votre patron et vous oblige à dire « Oui, je vais y arriver » alors que vous savez pertinemment que vous n’aurez pas assez de temps et que certains outils vous manquent pour faire le travail demandé. Votre ego envie le gars (ou la fille) d’à côté parce qu’il vous considère comme « jamais assez ». Votre ego est dans les apparences.
Votre ego est avec vous quand vous passez la porte de CapOp en vous disant que vous allez battre votre PR du mois passé, malgré la mauvaise nuit de sommeil ou la semaine hyper-stressante au boulot. Il ne tient pas compte du contexte. Il se fout que vous soyez fatigué, préoccupé. Votre ego vous pousse à le satisfaire pour ensuite vous donner l’impression que vous l’êtes également.
Mais en laissant votre ego de côté et en étant votre meilleur ami, vous acceptez vos limites; vous vous autorisez à progresser d’une manière constructive qui, en bout de ligne, sera beaucoup plus profitable et durable qu’à travers les pression de votre ego. Vous serez moins sujet aux blessures, au surentraînement et aux complications qui en découlent. En étant votre meilleur ami, ça devient plus facile d’écouter les conseils de votre entourage.
Quand ma blonde m’a demandé qui était mon meilleur ami, j’ai spontanément répondu « Moi! »
– Hein, Comment ça?
– Tsé, si je nomme une personne comme étant mon meilleur ami, j’ai des attentes relativement élevées par rapport à elle. Et je sais qu’à un moment donné, je vais être dans le besoin et que celle-ci ne pourra pas m’aider (pour une multitude de raisons possibles : le temps, la distance, la capacité, etc.). En étant ce meilleur ami, je me permet de demander de l’aide quand j’en ai besoin, parce que je connais mes limites et mes capacités. Et je prends aussi conscience des limites des amis qui m’entourent, ce qui fait que je n’impose pas d’obligation si je demande de l’aide.
Et j’ai toujours un plan B.
Jidé
(Vous avez probablement croisé Jidé lors d’un cours de groupe. Il a complété une formation en massothérapie il y a quelques 25 ans, et a réalisé à ce moment que la santé et l’activité physique étaient des sujets importants pour lui. Maintenant, il est entraîneur en vélo stationnaire et instructeur en Premiers soins avec les FAC. Il se joindra bientôt à CapOp comme coach.)